Aujourd'hui, j'ai pris le métro pour revenir de l'école, comme à tous les jours à vrai dire. Sauf qu'aujourd'hui, j'étais nostalgique. Je regardais une petite fille de 2 ou 3 ans, endormie dans les bras de son père, la bouche entre-ouverte. Je m'ennuyais du temps où prendre le métro, c'était toute une aventure, ou lorsque mon père à moi faisait des zigzags en voiture et que je hurlais de plaisir, ou qu'une balade dans la rue suffisait pour m'émerveiller. J'avais envie de retrouver cette sensation que j'avais lorsque le métro repartait, je disais à ma mère que j'avais l'impression d'être dans des montagnes russes. Tout ça est si banal à présent, presque désagréable. Ma seul joie de prendre le métro est lorsqu'il s'arrête et que je tombe pile sur une porte - ça et lorsqu'il arrive à ma station. L'attendre m'énerve, son bruit m'énerve, les gens m'énervent. L'année dernière, quand j'ai commencé à prendre quotidiennement le métro, j'étais encore naïve: je trouvais les gens beaucoup trop pressés, j'avais envie de leur dire de prendre leur temps, que de courir ne servait à rien et qu'ils n'auraient qu'à prendre le prochain. Les grosses madames qui descendaient les marches en courant, je trouvais qu'elles avaient l'air d'énormes dindes à qui on aurait coupé la tête. Puis, à force, je me suis dindifiée moi aussi. La première fois, je ne voulais pas manquer mon autobus, vous savez, il passe aux heures dans mon coin alors j'ai couru- un peu.
Maintenant, je le fais régulièrement, comme un robot lobotomisé par le temps qui manque. petit abreuvoir près de chez moi
Dès fois, quand je vois dans enfants émerveillés ça me rappelle les moments où très rarement je prenais le métro avec mes parents et mes sœurs.
Je voulais toujours me mettre tout devant, pour nous voir s'engouffrer dans le noir.
Aujourd'hui je suis juste blasée, et plus encore lorsque le métro s'arrête en plein milieu, ou a 10 minutes d'arrêt pour causes indéterminés...